Les machines à voter ne sont pas nos ennemies !

Le débat enfle au fur et à mesure que les élections approchent. Faut-il ou non avoir confiance dans les machines à voter, les urnes électroniques ?

A Colombes, pour la première fois, tous les bureaux de vote seront équipés. Chaque Colombiens fera ainsi l'expérience du vote électronique consistant à appuyer sur un bouton, à deux reprises pour choisir et contrôler, puis enfin valider son vote.

Bonne ou mauvaise idée ?

Tout le monde sera d'accord pour reconnaître l'efficacité du nouveau procédé : dépouillement instantané à la clôture du scrutin, décompte immédiat du nombre de votants, etc. Le gain de temps est considérable. Auparavant, il fallait jusqu'à trois heures - lors d'élections présentant de nombreux candidats - pour quitter le bureau de vote et se rendre au bureau centralisateur avant de signer le procès-verbal général vers minuit.

Mais, enfin, nous dit-on, n'est-il pas dommage de ne plus bénéficier de l'aide de bénévoles citoyens pour dépouiller les bulletins, moment privilégié de la démocratie (surtout lors des scrutins locaux...) ? Les machines ne risquent-elles pas de se faire pirater, de délivrer un résultat que personne ne sera capable de contester faute de preuves palpables ?

Deux réponses peuvent être apportées : les personnes désirant assister au dépouillement électronique pourront toujours être présentes à la clôture du scrutin. Les machines sont isolées les unes des autres, ne sont reliées à aucun réseau (internet, etc.). Elles ne peuvent donc pas être attaquées par un virus, un hacker et un intervenant extérieur. Des batteries autonomes assurent une alimentation sécurisée.

Mais, alors, si le système est sûr, pourquoi certaines communes - Saint-Denis ou Sceaux - ont -elles annulé leur commande de matériel ? A cause de l'impossibilité actuelle de vérifier la bonne prise en compte du vote. Je pense, en effet, que le système doit encore s'améliorer, en tenant compte des remarques et expériences vécues lors des premiers votes électroniques. Pourquoi ne pas doter ces machines d'une imprimante délivrant un reçu de vote ? Pourquoi ne pas inclure un double système chargé de vérifier les résultats de l'un par rapport à l'autre ?

Comments

[Plégades]

Quel bonheur je suis publié..
On va donc faire le bilan après le second tour:
Nous avons sur Colombes 41 "bultins" de vote qui viennent de nul part (différence entre nombre votant et nombre d'emargements) repartis dans les bureaux de votes suivants:
(7,8,9,10,11,14,20,21,23,24,29,30,31,32,34,35)
Et nous avons 11 bultins disparus répartis dans les bureaux suivants:
(3,4,15,17,22,28)
Voila un probleme de taille non?
52 bultins problematiques, sans compter les possibles doubles erreurs qui se compensent.

[Denis Butaye]

Bonjour,
Il s'agit non pas d'une erreur de machine, mais d'une erreur humaine !!! L'urne, à chaque passage d'un électeur doit être ouverte par le président qui dispose pour cela d'un boîtier de commande. S'il n'appuie pas sur le bouton, le vote n'est pas pris en compte. (un message s'affiche pour le signaler à l'électeur : "l'urne est fermée") et il peut arriver que, s'il y a de l'affluence, l'électeur peut penser avoir voter sans l'avoir fait et signer puis s'en aller. D'où l'écart entre le nombre d'émargements et le nombre de votants. Minime, vous en conviendrez.
Je vous signale, en passant, que lors des scrutins précédents avec bulletins, le même écart était observé. C'est normal ! Il s'agit dans les deux cas d'une même erreur humaine ! Mais nous n'allons pas pour autant remplacer les humains par des machines...!
Cordialement,  
Denis Butaye

[Bigbig]

Bonjour,

Après ce 1er tour, de nombreuses machines à voter ont envoyée leur résultat via modem. A ce moment là, les machines ont donc été connectée à un réseau externe et ont pu être piratée.
A ce moment là les mémoires de ces machines était toujours présente dans la machine, ce qui signifit que ces mémoires ont elle aussi pu être modifiées.

Sans compter que le secret du vote ne peut être garantie qu'en examinant le code du logiciel interne, code qui est inaccessible pour cause de secret industriel ! Le secret du vote ne peut donc pas être garantie !

Et l'article L 60 du code électoral ? Il s'applique à tous les bureaux de vote (papier et machine) mais aucun bureau avec une machine à voter ne peut le respecter malgrès l'obligation de respecter le loi !

Le secret et la sincérité du scrutin sont plus que non vérifiable...

[Plégades]

Je vous ai envoyé un message en commentaire sur les machines a voter, vous n'avez ni repondu, ni publié ce message, c'est un manque de delicatesse important. Aujourd'hui j'ai voté sur vos machines. Mais avant cela j'ai du attendre 2h !! Vive la democratie, soyez assuré que je ne voterais pas pour vous aux prochaines municipales!
Je prenez pas la peine de me repondre

[Alexandre Laignel]

Bonjour Monsieur Butaye,

Les machines à voter sont susceptibles d'être piratées. Pas vraiment les dimanches de vote, mais les autres jours de l'année... c'est à ce moment qu'il faudrait assurer la sécurité la plus optimale et ne laisser personne accéder aux machines.

Pour 1 euro, on peut acheter sur internet la seule et même clé permettant d'ouvrir toutes les machines à voter de France.
Avec 100 euros, on peut également acheter le logiciel permettant de modifier la programmation de la puce comptant chacun des votes, afin de favoriser grâce à une fonction mathématique tel ou tel candidat.

Le danger réside dans les 360 autres jours où la machine à voter doit être rangée en lieu sûr... contrairement aux urnes classiques, qui n'appellent qu'à la plus stricte vigilance les seuls jours de scrutins. En cas de piratage des votes, aucun signe ne permettrait de trahir l'imposture le jour du vote. La délivrance d'un reçu de vote n'est pas une solution pour résoudre le problème de ces machines. La machine à voter individualiserait alors chaque vote à chaque individu, ce que l'urne classique ne fait pas en assurant l'anonymat de chacun des suffrages.

Elire un représentant politique est un devoir qui appelle à être le plus pointilleux possible dans le bon déroulement du processus démocratique qu'est l'élection. Il ne faut pas prendre ce moment démocratique à la légère, et veiller à ne pas semer plus encore de craintes dans l'esprit des électeurs, ce qui risquerait de développer plus encore la défiance envers le pouvoir établi.

Je pense que la confiance des citoyens vaut plus que l'économie de 3 heures de dépouillement, dépouillement auquel je m'engage d'ailleurs à participer si les machines à voter sont enlevées.

Alexandre L.