« Abuse », non le terme n’est pas trop fort. Je l’assume quand il s’agit de dénoncer de telles déviances. De quoi s’agit-il encore ? De la grève de mardi dernier. Rien à dire là-dessus pour ce qui concerne notre ville. Un sujet pour lequel elle ne possède aucune compétence particulière, ni parti-pris a priori. Bien sûr, puisque la municipalité, représentante des habitants, est tenue de s’adresser à l’ensemble des Colombiens, de gérer en bon père de famille le budget communal et d’assurer un équilibre de répartition, une égalité ?, des subsides sans préjugés politiques, partisans, religieux, que sais-je encore… En aucun cas d’engager ses forces matérielles, financières ou humaines, dans une manifestation politique partisane, de quelque bord que ce soit. Cette neutralité est, il me semble, la base morale (oh le gros mot !) sur laquelle repose la confiance que nous pouvons accorder à la gestion municipale de nos élus. Ah bon ?
Qu’est-ce que la Maire a fait ? Deux choses m’ont choqué : la première visible, mais peu dommageable, et la seconde, discrète, mais fort onéreuse.
Une bannière a d’abord été tendue au dessus de l’entrée de l’Hôtel de Ville, portant comme inscription : « la municipalité de Colombes solidaire du mouvement de défense des retraites ». Intéressant. Payée par qui cette banderole ? Les contribuables colombiens ? Si oui, est-ce bien normal ? Faudra-t-il que nous payions chacune des propagandes de la gauche ? Le Colombien doit-il contribuer à l’activisme partisan ? La réponse est non. Une même banderole pour défendre le maintien du Racing à Colombes aurait été, cette fois, justifiée. Mais là, visiblement, la volonté municipale, n’y était pas. On préfère les sujets politiciens aux thèmes colombiens.
Ensuite, la municipalité a mise à disposition un car, au moins, à destination du personnel gréviste de la Ville, sous la houlette d’un syndicat. Rendez-vous devant l’Hôtel de Ville. Scandaleux. Aller manifester est droit fondamental, un marqueur sûrement de la liberté et de la démocratie, un droit qu’il faut défendre en toutes circonstances. Mais de là à le faire financer par l’employeur, je n’y aurais jamais pensé ! Parce qu’un car, c’est cher ! Et pour se rendre à une manif, à République, il y en a pour toute la journée ! Les transports en commun ? Ah, non, ils sont bloqués. Alors, c’est au contribuable colombien de payer ce car ?
La municipalité colombienne va devoir se justifier. Parce que soutenir politiquement des idées, c’est bien. Mais faire payer ce soutien par les Colombiens serait tout simplement un scandale.